https://www.traditionrolex.com/9 HAYO::: LE RESEAU DE L'ESPOIR

ENTRETIEN AVEC LA Directrice Générale

-Où en est CSU depuis sa création ?

Le Consortium du Service Universel a été créé par un groupement d’entreprises sénégalaises, à capitaux 100% sénégalais œuvrant déjà dans le domaine des TIC. Il s’agit donc de professionnels du secteur ayant une vision claire du numérique et de ses avantages.

CSU avaient des objectifs clairs et ambitieux depuis le début, convergeant tous vers la numérisation du monde rural à commencer par Matam. D’après le cahier des charges, il s’agissait d’assurer la couverture de 166 villages dans la région et proposer des services de télécommunications adaptés aux populations. A l’heure où nous parlons, la quasi-totalité des villages de la région a été couverte et les matamois résidents ou expatriés font usage permanent du réseau pour toutes leurs communications. Au-delà des exigences du cahier des charges, nous avons déployé plusieurs autres villages de la région, à notre initiative, sur demande des populations. Nous pouvons ainsi dire que nous avons fait de la région de Matam, l’une des premières régions numériques du pays. Nous avons ainsi, des services pour les ménages (HAYO GALLE), les professionnels (HAYO PRO), les particuliers (HAYO AMEN)… en outre, nous pouvons dire que le service universel des télécommunications n’est plus un projet, il s’agit d’une réalité socioéconomique incontournable dans notre pays dans la mesure où nous contribuons à la valorisation des terres rurales qui étaient inoccupées jusque-là par l’implémentation de nos propres pylônes dans les zones de Ranérou-Ferlo et de Bokiladji ; ils sont au nombre de 8. Nous contribuons également à la création de richesse dans une zone à faible potentiel économique, mais surtout à une création d’emplois ; nous dénombrons près de 100 emplois directs et indirects. Cela nous permet de dire sans complexe que l’opérateur CSU contribue à l’atteinte des objectifs du Sénégal Numérique 2025 et donc à la réalisation du PSE.

- Avez-vous atteint les objectifs que vous vous étiez fixés à l’horizon 2017 ?

Pour CSU, les objectifs étaient clairs et en articulation avec le Plan Sénégal Emergent (PSE) et la stratégie « Sénégal Numérique 2025 » ; Il fallait :
-  assurer une couverture totale de la région de Matam,
-  proposer des services adaptés aux populations rurales,
-  atteindre un certain niveau de capacité,
-  assurer une indépendance énergétique par un mixte énergétique qui combine le solaire et l’électricité en considération du plan d’actions prioritaire du PSE (PAP) pour le renforcement des capacités de production,
-  connecter la diaspora,
-  mettre en place des points de ventes physiques à Matam, mais encore, mettre sur pied des cybers et des télé centres.

A l’heure d’un bilan à mi-parcours, nous pouvons dire qu’en termes de couverture réseau, le nécessaire a été fait, étant donné que la région entière est couverte ; pour ce qui est des services, la voix et internet pour les ménages, les professionnels, et les particuliers sont disponibles et nous avons des usagers de ces services. En revanche, au tout début du projet, nous avions implantés des cybers et des télés centres notamment à thilogne et à matam ; par la suite, une étude approfondie du marché, nous a permis de comprendre les habitudes et les comportements des populations. En effet, nous avons remarqué que la quasi-totalité de la population possédait des téléphones de dernière génération sans doute à cause de la proximité avec la Mauritanie où les matériels ne sont pas chers ou encore du fait de leurs parents expatriés qui leur envoient du matériel… Ainsi, nous avons jugé nécessaire, de ne pas pérenniser les cybers et les télés centres par ce que les réalités socioéconomiques des populations sur place étaient déjà au-delà de cela. S’agissant des points de ventes physiques également, nous les avions initié mais du fait de notre modèle de vente moderne, nous ne voyions plus la pertinence de les densifier bien qu’ils soient toujours présents. Mise à part cela, nous sommes assez satisfaits de nos réalisations jusque-là même s’il reste beaucoup de chantiers auxquels nous voulons nous attaquer.

- Comment s’est présenté le 1er semestre de l’année 2017 ?

Pour tout projet, il arrive un moment où les grandes innovations et améliorations dans sa mise en œuvre voient le jour. Pour nous, c’est sans doute ce premier semestre de l’année.
En effet, nous avons réussi à accroitre de façon significative notre adressage et augmenter considérablement notre parc d’abonnés mobiles. Nous avons également pris part au projet de l’ARTP portant sur l’identification des abonnés. Pour cela, nous avons réussi à faire un toilettage de notre fichier d’abonnés.
D’un point de vue technique, nous avons réussi à avoir une stabilité de nos plateformes avec de nouveaux équipements et de nouveaux services ; donc dans l’ensemble nous avons passé un bon première semestre de l’année même si notre élan a été freiné par les instabilités de nos relations avec l’opérateur historique du pays qui ont entrainé des problèmes de terminaison de nos appels vers le réseau du partenaire Orange. Ce dernier ayant unilatéralement décidé de bloquer nos numéros appelant vers le réseau Orange.

- Quels sont les plus grands défis à relever pour l’entreprise ?

Nous avons toujours aimé les challenges, particulièrement les challenges difficiles et nous parvenons souvent à les remporter par la grâce de DIEU. Si nous nous projetons à moyen terme, le plus grand défi qui nous attend est le renforcement de notre autonomie dans la démarche d’amélioration du service universel ; nous y travaillons jours et nuits et sollicitons aussi le régulateur. Parlant de régulation, il serait aussi souhaitable que nous ayons une régulation beaucoup plus appropriée qui tient compte des avancées technologiques et de la portée des offres nouvelles. Il faudrait à notre avis que le régulateur, en plus de ses missions de réglementation, encourage l’innovation et soit également un levier pour tous les opérateurs afin que notre pays puisse relever tous les défis concernant le secteur des télécommunications.

- Quelles sont les perspectives techniques et commerciales d’ici la fin de l’année 2017 ?

CSU via sa société d’exploitation HAYO, a des résultats assez satisfaisants pour le moment, mais nous nous devons de continuer dans cette lancée, nous devons nous améliorer, persévérer, améliorer la qualité des services rendus.
Dans le cadre des perspectives, nous espérons une stabilisation des relations entre opérateurs qui est indispensable à une pérennisation de l’activité. Nous travaillerons aussi à augmenter notre capacité internet. Pour finir, nous interpellons le régulateur par rapport à sa mission première qui est d’assainir le secteur des télécommunications au Sénégal, promouvoir l’équité, les innovations et les grandes avancées et assurer l’intérêt des usagers. Nous les sollicitons et les invitons à assurer une régulation plus adéquate afin que tous les opérateurs et les usagers surtout puissent s’y retrouver et permettre également à de nouveaux opérateurs de prospérer afin de renforcer le secteur des TIC au Sénégal.

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